(Moscou) Un tribunal de Moscou a entamé mardi le procès d’un élu municipal accusé de « diffusion d’informations mensongères » pour avoir critiqué l’offensive en Ukraine, de graves accusations qui pourraient l’envoyer 10 ans en prison.
Publié le 21 juin
L’élu, Alexeï Gorinov, en détention provisoire, est apparu à l’audience avec une feuille sur laquelle était écrit « Non à la guerre », a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes pour le soutenir au tribunal Mechtchanski de Moscou, où il est jugé, et l’ont applaudi à la fin de l’audience.
M. Gorinov, âgé de 60 ans, a été arrêté le 26 avril par la police à Moscou. Son procès avait débuté le 1er juin, mais avait été immédiatement ajourné.
Il est poursuivi pour « diffusion d’informations mensongères » sur l’armée russe, une infraction introduite début mars afin de faire taire les critiques de l’offensive en Ukraine.
Dans son cas, Alexeï Gorinov est accusé d’avoir agi « en groupe » avec « des motifs haineux » et « en usant de sa position officielle » avec une autre députée municipale, Elena Kotenotchkina, qui a fui la Russie. Il risque 10 ans d’emprisonnement.
Juriste de formation, Alexeï Gorinov avait dénoncé le 15 mars l’ » agression « de Moscou contre l’Ukraine, pendant une réunion de travail filmée.
Lors de cette prise de parole, diffusée sur YouTube, il avait remis en cause, vu le contexte, l’organisation dans sa circonscription d’évènements de divertissement, notamment d’un concours de dessins pour enfants.
« Des enfants deviennent des orphelins et les petits-enfants et arrière petits-enfants des participants à la Seconde Guerre mondiale sont jetés dans l’enfer des combats en Ukraine », avait-il déclaré, évoquant la mort chaque jour d’enfants ukrainiens.
« Tous les efforts de la société civile doivent servir à mettre fin à la guerre et à entraîner le retrait des forces russes du territoire ukrainien », avait-il poursuivi.
« Tout ce que j’ai dit […]“It is my opinion and my personal conviction,” Alexei Gourinov insisted on Tuesday at the start of his trial: “If something does not seem right to me, then I say so, that’s it.”
He also said he opposes the description of “political hatred” with which he is accused. He looked fit, in a blue T-shirt, and made jokes about his life in prison.
Prosecution witnesses were heard, on Tuesday, behind closed doors at the request of the prosecution, claiming that they were subjected to “psychological pressure” from those around the accused. The trial is scheduled to resume on July 7.
His lawyer, Ekaterina Tertukhina, denounced the “too swift” investigation and lack of evidence. “I haven’t seen anything that proves the guilt,” she told reporters after the hearing.
Amnesty International, a non-governmental organization, called for his immediate release, denouncing a “high-profile trial” aimed at sending a “deterrent message”.
Since February 24, dozens of people who openly criticized the conflict have been tried in Russia. Most have been fined, but others face harsh prison sentences.