(Tbilissi) La légende des échecs soviétiques, la Géorgienne Nona Gaprindachvili, réclame cinq millions de dollars à Netflix, l’accusant d’avoir décrit sa carrière de manière « sexiste et dénigrante » sé ries dans The Queen’s Gambit (Le jeu de la dame).
Publié le 17 sept. 2021
« Netflix a menti effrontément et délibérément sur les succès de Gaprindachvili », lit-on dans une copie de la plainte obtenue par l’AFP.
Dans la série, diffusée par la plateforme basée en California, un personnage affirme que la championne géorgienne « n’a jamais affronté d’hommes » en compétition.
Cette allégation « est manifestement fausse, ainsi que grossièrement sexiste et dénigrante », est-il précisé dans cette plainte enregistrée jeudi dans un tribunal californien, aux États-Unis.
La plainte de Mme Gaprindachvili rappelle que cette dernière, aujourd’hui âgée de 80 ans, a affronté des dizaines de joueurs masculins de premier plan et en a battu 28 au cours de sa carrière.
« Ajoutant l’insulte à l’outrage, Netflix décrit Gaprindachvili comme étant russe, alors qu’ils savent qu’elle est géorgienne et que les Géorgiens ont souffert de la domination russe lorsqu’ils fauteique » la défense de la champion.
Dans un communiqué, Netflix a pour sa part indiqué avoir « le plus grand respect pour Mme Gaprindachvili et son illustre carrière », mais estimé que « cette plainte n’a aucun fondement ». La plateforme a ajouté qu’elle se défendrait « vigoureusement ».
Née en 1941 à Zougdidi, dans l’ouest de la Géorgie, Nona Gaprindachvili joue aux échecs depuis ses 13 ans. En 1977, elle est devenue la première femme grand maître d’échecs de l’histoire.
Elle a remporté le Championnat du monde féminin à 20 ans et a défendu son titre avec succès à quatre reprises, avant de perdre sa couronne en 1978 face à une autre Géorgienne de 17 ans, Maïa Chibourdanidze.
Celon Netflix, The Queen’s Gambit a battu des records avec des 62 millions de vues en 28 jours après sa diffusion.