Que s’est-il passé à Jersey ?
De 50 à 70 navires de pêche normands et bretons se sont rendus devant l’île de Jersey, jeudi, pour protester contre de nouvelles exigences pour la pêche en eaux britanniques que le gouvernement français a jugées « inadmissibles ». Bien que située à 22 km des côtes françaises, Jersey fait en effet partie du Royaume-Uni, tout en ayant son propre gouvernement. La manifestation en mer, qui s’est déroulée de manière pacifique, était cependant sous la surveillance de deux navires militaires de la Royal Navy et de deux bateaux de patrouille français. « La démonstration de force est faite. C’est le politique qui doit prendre le relais », a déclaré Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Normandie, à l’Agence France-Presse.
Que veulent les pêcheurs français ?
Les pêcheurs se plaignent des nouvelles règles imposées par le gouvernement de Jersey, qui limitent l’accès à certaines zones de pêche au large de l’île. On y retrouve notamment des stocks de coquilles Saint-Jacques, qui représentent une importante source de revenus pour les pêcheurs français. De façon plus générale, les eaux britanniques, étant plus au nord, plus profondes, plus froides et plus oxygénées, sont plus riches en ressources halieutiques. Un phénomène que le réchauffement climatique ne fait qu’accentuer. Ces restrictions sont aussi un avant-goût de ce qui attend les pêcheurs normands et bretons en vertu du Brexit, qui a vu le Royaume-Uni quitter officiellement l’Union européenne (UE) le 31 janvier 2020.
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Quel rapport avec le Brexit ?
Le Royaume-Uni ne faisant plus partie de l’UE, les règles sont appelées à changer pour les pêcheurs européens. Ceux-ci devront en effet renoncer à 25 % de leurs captures en eaux britanniques à l’issue d’une période de transition qui se terminera en juin 2026. Or, les prises des pêcheurs européens en territoire anglais totalisent 650 millions d’euros annuellement, soit 950 millions en dollars canadiens. Dans l’intervalle, un accord sur le Brexit est en vigueur depuis le 1er janvier dernier. C’est dans le cadre de cet accord que le Royaume-Uni a publié vendredi dernier la liste des 41 navires français autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, point de départ d’une crise politique entre les deux voisins.
De nouvelles exigences qui ne passent pas
Faute d’avoir fourni certaines informations, 17 des 41 navires autorisés se verront imposer de nouvelles limites de pêche. Le gouvernement de Jersey a plaidé que ces nouvelles mesures n’étaient pas déraisonnables, mais la France estime que ces conditions ne font pas partie de l’accord entré en vigueur en janvier dernier et qu’elles n’ont jamais été négociées. Paris plaide également que des pêcheurs pourraient être contraints de cesser leurs activités si Jersey ne retire pas ses exigences. La ministre de la Mer, Annick Girardin, a déclaré que la France pourrait aller jusqu’à couper l’électricité à l’île en représailles. Jersey est en effet alimentée par câbles sous-marins depuis le continent. « La réponse à ces problèmes est sans aucun doute la discussion et la diplomatie », a rétorqué le ministre des Affaires étrangères de Jersey, Ian Gorst.
Ils ont dit
Ce qui se passe à Jersey est […] Absolutely absurd. Threatening to cut off electricity is meaningless.
Gérard Arrow, the former French ambassador to Washington, who said that the French reaction could be explained, among other things, by the country’s feeling of anger and loss over the UK’s departure from the European Union, as it helped balance France. Relations with Germany
It was quiet and peaceful. Three people, one representing the Cartret Hunters, one from Granville and the other from Breton, manage to meet the Jersey authorities, but apparently nothing has come out.
Thomas, 21-year-old fisherman
If there is no agreement and if we do not regain the English territories, we shall die.
Gilles Mozard, a French fisherman
The real way to solve this problem is not to go around and give the French what they want.
Don Thompson, President of the Jersey Hunters Association
With The New York Times, BBC, Al guardianAgence France-Presse and the Associated Press